La question des ressources en eau est de plus en plus préoccupante, et un certain nombre de solutions alternatives à l’utilisation systématique de l’eau potable font surface actuellement. Entre autres, celles qui permettent de récupérer l’eau de pluie pour compléter l’eau communale.
Le principe de récupération de l’eau de pluie est simple : l’eau est récupérée via les descentes de gouttières de votre maison et ensuite stockée dans une cuve. Après avoir été filtrée, elle est ensuite distribuée par un réseau d’alimentation spécifique. Pour éviter des coupures, ce circuit est raccordé à l’alimentation « normale » (eau de ville).
Attention ! Cette eau de pluie n’est pas potable, elle servira aux usages non alimentaires dans votre maison, c’est-à-dire l’arrosage du jardin, les toilettes, les machines à laver le linge et la vaisselle, etc.
Il existe deux solutions pour l’emplacement de la cuve, dont le volume peut être important :
La cuve enterrée, une solution plus durable
C’est la solution idéale pour les maisons qui disposent d’un petit terrain, car elle permet de conserver de l’espace (constructible ou non) et de profiter de votre maison et de votre jardin en toute sérénité, et sans l’inconfort de la vue d’une cuve juste sous vos fenêtres !
Par ailleurs, une cuve enterrée sert aussi à protéger l’eau stockée de la chaleur et des UV, et ainsi d’éviter la prolifération de bactéries supplémentaires.
Les cuves enterrées peuvent avoir de grandes capacités (de 5 à 15 m3), puisqu’elles ont en sous-sol. Il en existe deux types :
Les cuves en béton : L’investissement de départ est important, mais ces cuves peuvent ensuite être posées sans travaux particuliers. De plus, elles ont l’avantage de reminéraliser l’eau de pluie, ce qui permet de prolonger la durée de vie des canalisations attenantes, pour lesquelles l’acidité de l’eau de pluie peut s’avérer corrosive.
Les cuves en polyéthylène sont moins chères à l’achat, mais nécessitent un certain nombre d’aménagements préalables à son installation en sous-sol, et selon le type de sol dans lequel on l’enterre : lestage dans les sols humides, pose sur un radier en béton, etc.
Qu’elles soient en béton ou en polyéthylène, les cuves enterrées supposent une installation spécifique : un filtre anti-feuilles en amont et une canalisation de trop-plein raccordée sur le réseau d’évacuation générale.
Il faudra aussi y adjoindre un système de pompage, soit en plaçant une pompe à aspiration en surface (ce qui peut occasionner un certain bruit, mais rend la pompe facilement accessible), soit en l’immergeant dans la cuve (ce qui permet d’éviter le bruit et les problèmes d’aspiration, mais limite l’accès à l’installation en cas de panne).
L’emplacement de la cuve est important : afin de la rendre accessible de faciliter son entretien, il faudra la placer près de votre maison, et l’enterrer peu profond. Et pour sa protection, il est indispensable de la couvrir d’une dalle de protection.
La cuve aérienne, une solution moins coûteuse
Si votre maison est déjà construite, c’est une bonne solution pour adapter un système de récupération de l’eau de pluie sur l’existant, car elle peut facilement être intégrée dans un coin de jardin, dans une cave, un garage…
Si vous envisagez de faire construire, ce peut être également un solution intéressante si vos besoins sont réduits, et/ou si vous disposez d’une grande surface de terrain ou d’espaces libres.
Ces cuves sont fabriquées en polyéthylène, elles sont donc légères, faciles à transporter et à manipuler, ce qui peut être une bonne solution pour une installation dans des lieux difficiles d’accès.
En général de forme cylindrique ou rectangulaire, certains fabricants proposent cependant depuis quelques années des modèles de cuves « design », en forme de colonnes romaines par exemple…
Une cuve aérienne ne dépasse généralement pas 2 000 litres, du fait de sa situation en extérieur. Elle sert surtout pour des besoins ponctuels d’arrosage de petites surfaces ou de lavage de véhicules. Si le volume de stockage s’avère insuffisant, il vous sera toujours possible de combiner plusieurs cuves, que vous relierez entre-elles avec des tubes de couplages que vous fourniront les fabricants.
Techniquement, le puisage ne nécessite pas forcément de pompe, comme pour les cuves enterrées, mais peu se faire par gravitation via un robinet de puisage.
Pour information, un crédit d’impôt de 18 % dédié aux dépenses d’équipements de récupération et de traitement des eaux pluviales est alloué pour une habitation principale si le chantier est payé avant le 31 décembre 2012.
Il est plafonné à 8 000 € pour une personne célibataire, veuve ou divorcée, et à 16 000 € pour un couple (ces montants sont majorés de 400 € par personne à charge).
Et notez également que ces frais ne peuvent ouvrir droit à ce crédit d’impôt que si les équipements sont fournis et installés par une même entreprise et donnent lieu à l’établissement d’une facture.
Cette disposition pourrait être reconduite dans la prochaine loi des finances, au vu des enjeux environnementaux croissants.
Aude Clavel
Categories Actualités, Construire, Energie, Maison Ecologique, Techniques et matériaux