L’évolution des taux de crédit immobiliers ne cesse de faire couler de l’encre. Globalement, les taux restent très intéressants pour les acheteurs, et fluctuent peu depuis quelques mois.
Parallèlement à la baisse des taux de crédit en février, les conditions d’achat se durcissent un peu, notamment avec l’augmentation rapide des prix de l’immobilier depuis six mois et les ajustements des aides à la pierre. Cependant, les établissements de crédit assouplissent certains de leurs critères, offrant de nouvelles possibilités.
Malgré la baisse des taux de crédit en février…
Contrairement aux prévisions de certains experts il y a encore quelques mois, les taux de crédit immobiliers n’augmentent pas, ils diminuent même légèrement.
Les taux accusent une baisse quasi continue depuis le mois d’août dernier. Les taux de crédit moyens affichaient 1,51 % en décembre et 1,49 % en janvier.
Au mois de février 2018, la moyenne des taux des crédits immobiliers atteint 1,47 %, d’après les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Ils sont légèrement différents selon que l’on achète dans l’ancien ou dans le neuf :
- 1,49 % dans le neuf
- 1,50 % dans l’ancien.
… Obtenir un prêt immobilier n’est facile pour autant
Les conditions de crédit sont donc favorables, et ce d’autant plus que les banques et autres établissements de crédits se livrent une bataille acharnée pour capter les emprunteurs.
Cependant, il reste difficile d’acheter pour les ménages « moyens », ceci pour plusieurs raisons principales :
- La hausse des prix de l’immobilier, qui va croissante depuis six mois,
- Les critères d’octroi des prêts restent sévères : les acquéreurs qui ne disposent pas d’un gros apport personnel ou de garanties suffisantes aux yeux des établissements prêteurs sont laissés sur bord la route.
- Le recentrage des aides publiques à l’accession à la propriété exclut certaines zones de construction, en particulier les villes moyennes et les zones rurales, dans lesquelles le marché immobilier est moins tendu et la demande moins forte, mais concerne néanmoins beaucoup de ménages. En effet, 6 ménages sur 10 qui ont bénéficié d’un PTZ en 2017 ont acheté un logement dans ces zones B2 et C.
Les amendements apportés au fonctionnement du prêt à taux zéro (PTZ) et du dispositif Pinel (investissement locatif), tout comme la suppression de l’APL Accession, font que ces outils d’aide à l’achat sont aujourd’hui moins intéressants, ou moins accessibles, quand ils n’ont pas disparu.
Bonne nouvelle pour les emprunteurs : la durée des crédits augmente…
Malgré cette situation un peu dégradée pour une grande partie des acheteurs potentiels, une embellie se profile à l’horizon : les banques et établissements de crédit octroient de nouveau des prêts sur des durées longues.
La frilosité des banques ces trois dernières années les avait conduit à diminuer la durée des prêts, qui dépassaient rarement 25 ans. Aujourd’hui il est de nouveau possible d’emprunter sur 30 ans. On a même vu des prêts sur 35 ans !
La durée moyenne des prêts immobiliers est actuellement de 218 mois (18,17 années), soit 14 mois de plus qu’en 2014 :
- 225 mois pour l’accession dans le neuf
- 233 pour l’accession dans l’ancien.
Plutôt destinées aux primo-accédants, ces offres de prêts de longue durée permettent aux ménages jeunes et/ou modestes d’accéder à la propriété en étendant la durée de leurs remboursements.
… Et les taux baissent pour les prêt de longue durée
Non seulement il est de nouveau possible d’emprunter sur 30 ans, mais les taux des prêts de longue durée affichent un écart moindre avec les prêts courts qu’auparavant.
L’écart entre les taux « à court terme » et les taux « à long terme » atteignant souvent un point en 2015 (3 % sur 25 ans contre 4 % sur 30 ans), le montant des intérêts pouvait en effet s’avérer très important sur la durée.
Or, en 2018, cet écart atteint moins de 0,15 % dans certains établissements de crédit, ce qui constitue un réel avantage pour les emprunteurs, notamment modestes et primo-accédants, qui sont bénéficiaires majoritaires des prêts longs.
Voici un aperçu des taux constatés en ce mois de février 2018 pour les prêts de longue durée :
- entre 1,6 % et 1,8 % sur 25 ans
- entre 1,75 % et 2 % sur 30 ans,
- 2,55 % sur 35 ans.