Le programme « Règles de l’Art Grenelle Environnement 2012 » (RAGE) a publié les résultats de la deuxième phase de l’étude « Retour d’Expériences dans les Bâtiments à Basse Consommation » (REX BBC & risques) réalisée en 2011.
Un retour sur l’expérience BBC
Cette étude résulte de la volonté du comité de pilotage du programme, qui souhaitait évaluer les réalisations déjà effectuées en la matière en identifiant les risques et les bonnes pratiques en la matière, afin de mieux orienter (ou réorienter) ses travaux .
L’Observatoire de la qualité de la construction (AQC) a donc été mandaté pour mener une étude de grande ampleur, en s’associant avec différents partenaires compétents et impliqués dans le secteur de la construction BBC : USH, la fédération des PACT, CEQUAMI, CERQUAL, PROMOTELEC et CERTIVEA.
Il s’agit donc d’une enquête de terrain, dans laquelle 211 maisons présentant les caractéristiques d’un bâtiment basse consommation ont été visitées sur tout le territoire, dans des zones urbaines et rurales. Les usagers comme les professionnels qui ont participé à leur conception et de leur construction ont également été sollicités pour parfaire l’examen des maisons test : 1 400 témoignages ont été recueillis à cet effet.
La moitié des bâtiments en question n’est pas labellisée BBC, mais présente un niveau basse consommation d’un point de vue réglementaire, comme en atteste une étude thermique dédiée. Les deux tiers du panel sont des constructions neuves.
Cette étude fait ressortir un certain nombre de défauts inhérents aux constructions BBC (que se soient des logements collectifs ou des maisons individuelles, tertiaires ou privées), entre autres en ce qui concerne la chaleur ambiante en été, la ventilation et l’étanchéité de l’air, mais émet aussi des recommandations pour y pallier, et améliorer la qualité des bâtiments.
Les résultats de l’étude REX BBC & risques
Problèmes de surchauffe en période estivale
Les maisons BBC ne connaissent de déperditions énergétiques en hiver, mais en été, la température intérieure peu dépasser les températures préconisées par la Règlementation thermique 2012 (RT 2012) dans certaines d’entre elles. Ce phénomène est indépendant du type de bâtiment, de la zone géographique ou des matériaux ou des techniques utilisés. Par contre, l’étude l’explique par plusieurs autres raisons, dont l’absence ou le mauvais usage de protections solaires (stores, brise-soleil, casquettes que l’on oublie ou que l’on utilise à de mauvais horaires, si toutefois ils sont installés…), le mauvais positionnements des VMC double flux (par exemple dans des combles non isolés), ou encore l’impossibilité de réaliser une ventilation naturelle ou traversante dans le bâtiment du fait de sa conception même.
Problèmes avec la ventilation (VMC double flux)
La ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux est l’un des éléments qui ont retenu l’attention des experts dans le cadre de l’étude, et cela en raison des nuisances sonores et sanitaires qu’ils provoquent et qui nuisent au confort des usagers : sifflements, transmissions de sons par les gaines, vibrations, mauvais réglages des débits d’air, défauts de fixation, malfaçons….
C’est souvent le mauvais positionnement de ses installations qui nuit à leur bon fonctionnement, et occasionne parfois un renouvellement insuffisant de l’air au fond des pièces. Mais il s’agit aussi parfois d’un mauvais usage en ce qui concerne l’entretien des filtres et leur remplacement en particulier.
Il apparait aussi, par exemple, que si les bouches d’insufflation sont installées au-dessus des portes ou à côté des bouches d’extraction, le renouvellement d’air n’est pas efficace, car l’air neuf est immédiatement rejeté. Il arrive aussi que le flux d’air soit mal orienté, ce qui peut s’avérer désagréable pour les habitants.
L’étanchéité à l’air
L’étanchéité à l’air est un aspect constructif et règlementaire nouveau, introduit par la RT 2012, et qui présente un certain nombre de difficultés dans les maisons BBC, relevant de défauts de conception et de mise en œuvre. Les fuites d’air ont principalement lieu au niveau des parcloses, des baies coulissantes ou des lanterneaux, des trappes de visite, des coffres de volets roulants et des portes séparant des volumes chauffés de volumes non chauffés.
Les réseaux électriques et fluides et les canalisations présents dans l’enveloppe du bâtiment génèrent des fuites d’air parasites lorsqu’ils sont nombreux.
L’utilisation de certains matériaux peut aussi occasionner une mauvaise étanchéité, lorsque la durée de vie efficace de ceux-ci n’est pas optimale, ce que l’étude a relevé concernant par exemple la mousse de polyuréthane et de silicone.
Enfin au niveau de la construction même, il apparait qu’il est nécessaire de soigner tout particulièrement l’interface entre menuiserie et le gros œuvre pour assurer une bonne étanchéité de l’air.
Autres problèmes rencontrés dans les maisons BBC
Les observations rendent compte de difficultés de séchage après coulage de la chape pendant la phase de chantier, et quels que soient les matériaux employés. Il en résulte un certain nombre de difficultés par la suite, comme l’apparition de moisissures, de taches, mais aussi des menuiseries déformées. Par ailleurs, cette lenteur de séchage peut occasionner des retards dans les phases de second œuvre. Pour y palier, certains professionnels installent des déshumidificateurs ou des VMC provisoires adaptées aux chantiers, mais ce n’est pas systématique.
En ce qui concerne les sources d’énergie, il semblerait que l’environnement ne soit pas assez pris en compte pour l’installation des équipements solaires. L’étude insiste sur la nécessité de bien faire réaliser les calculs thermiques initiaux (en y intégrant les données relatives aux masques solaires), afin de choisir des équipements réellement adaptés aux besoins de la maison. En effet, il est nécessaire de bien connaître ses besoins et les possibilités offertes par la maison avant de choisir son matériel : par exemple, un panneau solaire surdimensionné par rapport aux besoins et aux installations de la maison peut vieillir prématurément, parce que sous-exploité (la trop grande surface de capteurs par rapport aux besoins subit des surchauffes préjudiciables au matériel).
Par ailleurs, le principal désagrément constaté résulte de défauts de mise en œuvre : les panneaux solaires sont souvent mal positionnés, ce qui rend difficile l’accès aux installations, et entraine donc des problèmes d’entretien.
En outre, la multiplication des énergies renouvelables dans la maison nécessite la mise en œuvre d’appoints, dont la gestion peut s’avérer problématique.
L’étude relève également des défauts de sécurité incendie : lors de la phase chantier, plusieurs cas d’incendie lors de la réalisation de l’étanchéité à l’eau des terrasses ont été mentionnés : en cause, les isolants non ignifugés.
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