De nombreux isolants dits biosourcés sont aujourd’hui sur le marché
De la paille aux champignons, en passant par le lin, le chanvre, les champignons, ou le coton recyclé, ils présentent des qualités équivalentes aux isolants traditionnels et plus ou moins naturels.
Il existe en effet une grande variété de matériaux isolants aujourd’hui, les industriels ayant beaucoup développé la recherche en la matière, notamment du fait des préconisations de la RT 2012, qui insistent beaucoup sur l’isolation des maisons individuelles et sur l’impact écologique des matériaux et des techniques utilisés dans la construction.
Les isolants biosourcés sont reconnus et certifiés, comme leurs grands frères, par l’Acermi (Association pour la certification des matériaux isolants), qui délivre un label « Bâtiment biosourcé ».
Tous ces isolants sont renouvelables, et contribuent à la réduction des gaz à effet de serre. Par ailleurs, leur origine très souvent agricole fait que l’on peut à la fois les produire et les distribuer sur le territoire français, ce qui ne manque pas d’intérêt, d’un point de vue d’économie générale (dynamisation des territoires, des savoir-faire et création d’emplois), mais aussi du point de vue écologique. C’est pourquoi les industriels n’ont pas tardé à se pencher sur la question et à proposer des solutions innovantes, qui ont permis de mettre en place des filières « éco-industrielles ». Pour l’instant, celles-ci ne sont pas encore très développées ni organisées, mais cette situation s’améliorera certainement avec le temps, ce qui contribuera à la généralisation de ce type de techniques.
Présentation des principaux isolants biosourcés
La paille de blé
Le blé est la céréale la plus cultivée en France, et la paille est déjà utilisée dans la construction : environ 3 000 maisons ou bâtiments construits en bottes de pailles en France (5 000 tonnes de paille utilisées dans la construction par an).
Le coût de ces constructions ne dépasse pas celui des techniques plus traditionnelles, et présentent des performances thermiques et un confort équivalent.
La paille en panneaux ou en vrac utilisée pour monter des murs est en effet compressée, ce qui permet une très bonne isolation, ainsi qu’une très bonne résistance aux feu (combustion lente en cas d’incendie), et aux insectes, qui n’y trouvent rien pour se nourrir et ne s’y installent donc pas.
Pour en savoir plus sur la construction en paille
Le lin
La France est le premier producteur mondial de lin, qui est essentiellement cultivé dans le Nord de la France (70 000 hectares). La culture du lin ne demande pas beaucoup d’entretien ni d’eau, et son exploitation ne produit aucun déchet (toute la plante est utilisée) : 100 000 tonnes de lin par an sont utilisées pour la construction.
Les qualités isolantes du lin sont intéressantes et équivalentes à celles des isolants non renouvelables, et son coût est faible en comparaison.
Le lin est commercialisé en vrac, ou sous forme de panneaux agglomérés, rigides ou semi-rigides (lin/fibre de bois), de laine ou feutre isolants. Mis à part ses fonctions isolantes on l’utilise aussi pour fabriquer des cloisons, des plans de travail, des écrans de sous toiture pare-pluie, etc.
Le chanvre
Le chanvre, autrefois très courant, était tombé en désuétude, mais il revient aujourd’hui au goût du jour, notamment grâce à ses usages dans la construction : 91 000 tonnes par an, dont 44000 destinées au secteur du bâtiment.
Le chanvre est commercialisé de diverses manières : en vrac (la chènevotte ou bois de chanvre), qui demande cependant un traitement préalable avant de l’intégrer au bâti pour améliorer sa résistance aux moisissures et aux insectes; sous forme de laine isolante (fibres), parfois mélangées avec d’autres matériaux fibreux (lin, bois, laine de mouton); ou encore comme granulat intégré dans des bétons et mortiers isolants : ceux-ci possèdent de très bonnes qualités thermiques, acoustiques, et hygrométriques, mais nécessitent cependant un savoir faire spécifique.
La laine de mouton
L’élevage des moutons est traditionnel en France : 8,5 millions de têtes dans 30 000 exploitations environ, et 14 000 tonnes de laine par an servent à la fabrication d’isolant.
Commercialisée sous forme de panneaux souples, semi-rigides ou en vrac, la laine de mouton est résistante au feu et non toxique en cas d’incendie (fumées). Ses qualités hygrothermiques sont par ailleurs exceptionnelles (elle peut absorber jusqu’à 33% de son poids en eau), et elle améliore la qualité de l’air intérieur, grâce à sa capacité à absorber le formaldéhyde. Son coût reste néanmoins élevé par rapport aux isolants traditionnels et même par rapport aux isolants biosourcés.
Il est possible d’utiliser la laine de mouton de manière ponctuelle dans une maison individuelle, notamment pour isoler les gaines et tuyaux, ou pour constituer des rupteurs de ponts thermiques (en remplacement de la mousse polyuréthane).
Autres types d’isolants
Il existe d’autres isolants biosourcés, parfois très surprenants : les plumes de canard, dont on connait les qualités isolantes dans la confection de vêtements, mais aussi l’herbe de prairie, un procédé développé en Suisse, ou encore les champignons, dont l’usage dans la construction nous vient de Grande-Bretagne, etc.
Il est également possible d’utiliser des produits isolants issus du recyclage du papier par exemple, que l’on transforme en ouate de cellulose, et que l’on commercialise sous forme de laines isolantes (5 000 tonnes produites par an en France, soit 1,25 million de m² de murs isolés par ce procédé). Les panneaux semi-rigides à en ouate isoleront plutôt les toitures (isolation acoustique et thermique), ou les cloisons séparatives (isolation acoustique).
Les fibres textiles font également l’objet d’un recyclage, et servent ensuite (en vrac) pour l’isolation thermique des combles, ou pour l’isolation des murs (panneaux avec 15 % de liant polyester et un traitement contre le feu et les champignons).
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